C'est un animateur avec qui j'étais partie en séjour en écosse qui m'a parlé de l'association Zero-Distance, qui cherchait des animateurs bénévoles pour des colos en chine.
« Créée en 2005 à Lyon, l'association Zéro Distance a pour vocation de lier la culture francophone et la culture chinoise. Basée à pekin depuis 2010,l'association propose une multitude d'activités sur le thème de la culture francophone pour les petits et les plus grands. Vous pouvez retrouver les ateliers cuisine, ateliers photos, cafés débats et autres évènements en fonction de l'agenda culturel »
Les colonies de vacances sont très peu développées en Chine, on est trèèèèès loin de Jeunesse et Sport, du BAFA etc. C'est pour cela que Caroline, la boss de l'association, recherchait des animateurs formés et expérimentés en France, car elle connaissait notre fonctionnement et comment se déroulent nos séjours, et souhaitait les reproduire en chine.
J'accepte l'aventure, sur un coup de tête, à deux semaines du commencement (oui, deux semaines pour obtenir un visa pour la chine, je peux encore sentir le stress que j'ai pu avoir). L'association prenait en charge les billets d'avion, il ne me restait donc que très peu de frais à ma charge.
On part donc presque de rien : J'arrive seule à Pékin, cette ville de fou! C'est marrant, j'avais l'impression d'être à Ouagadougou mais en version asiatique.
J'ai passé mes premières nuits dans une auberge de jeunesse top dans le centre ("Leo Hostel"). Malgré une petite mésaventure : Le taxi m'avais déposée dans la rue de l'auberge mais je ne trouvais pas, malgré mes tentatives, personne ne me répondait ou ne parlait anglais.... J'ai donc du activer mon reseau Français et les 2 min de GPS m'ont couté 75 euros :(
A cette chouette auberge, j'ai rencontré des jeunes avec qui nous sommes sortis manger et faire la fête en ville (on est pas tous les jours à Pekin!!). J'ai fais l'erreur les premiers jours, par habitude j'ai bu des litres d'eau au robinet. Et oui, ici elle n'est pas potable. Cela m'a valu un sacré mal de bide pendant quelques jours.
Et puis très tôt le matin, il a fallut rejoindre le départ du séjour. Une nouvelle fois, le taxi m'a déposé au milieu de nulle part, où j'ai eu le temps de paniquer, et aucun moyen de joindre qui que ce soit n'ayant pas de crédit ici. Heureusement, j'ai retrouvé quelqu'un qui était à ma recherche.
J'ai donc fais connaissance avec mon équipe et les enfants dans le nord de la ville, au départ du car.
J'étais donc avec Caroline, ma boss chinoise, Charlotte, étudiante française en chine depuis 3 ans pour ces études, et Patrice, un papa rock qui venait avec sa fille. On formait la team « zero-distance ».
C'est parti pour 1 mois dans le nord du pays !
Dur dur de s'adapter aux colonies de vacances chinoises qui n'ont rien à voir avec les françaises ! On était sur LE centre de l'excès : 3000 hectares entourés de barbelés, avec karting, paint ball, équitation, golf, hélicoptère etc mais aussi une « fausse » police, des « faux » pompiers et tout aux couleurs du centre, au nom de « Young noble aristocratie ».
C'était tellement "too much", et qu'est-ce qu'on a pu en sourire.
La journée nous suivions notre groupe d'enfants dans leur différentes activités et le soir ( quand ils pétaient pas les plombs avec les feux d'artifices et les lanternes !!!) nous proposions des ateliers ouverts à tous pour les sensibiliser à la culture française ( le but de l'asso quoi) : cuisine, ateliers manuels, lecture etc.
L'organisation est un vrai bordel mais la team Zéro-Distance était vraiment top! Les enfants changeaient toutes les semaines, pile quand on commence à créer du lien et à bien communique… ils ne parlent que chinois et un peu anglais.
On s'est très vite habitué à notre petite routine dans notre campagne. J'étais en immersion complète dans la culture chinoise, quel bonheur de partager mon quotidien avec ma boss et ma collègue qui prenaient le temps de me montrer, me faire découvrir, de me faire gouter tout et n'importe quoi!
Ce fut une expérience dingue. On était assez libres de proposer ce que l'on voulait. Au final, nous proposions jusqu'à 3 ateliers par jours car il y avait beaucoup d'enfants intéressées. J'ai pu être prof de danse, de dessin, de cuisine, de photo, d'arts plastiques...
Il n'a pas été évident de s'adapter. De mon ressenti, j'ai senti les enfants comme "bridés" (sans mauvais jeux de mots!). Les ateliers manuels n'étaient pas simple, car les enfants ne faisait que copier les exemples/modèles, mais n'utilisais pas leur imagination, ne faisait preuve d'aucunes créativité. Mais ça a fini par venir...
C'est là qu'on voit les différences des cultures. Dans un pays où les enfants grandissent, suivre leur cursus, font des études sup', et ne font jamais un pas de travers..
Pas le temps pour les petits copains copines, pour les loisirs, pour faire la fête. C'est comme ça.
Et ça m'a d'autant plus touchée en voyant tout ces enfants et leurs feuilles restées blanches.
Nous croisions aussi un autre groupe de jeunes volontaire atterris sur le camp par hasard, venus des quatre coins du monde. Et je me suis surtout lié d'amitié avec Ahmed, que je suis allé voir en Egypte deux mois après.
Et oui, nous avions du riz à manger à chaque repas, même le petit dej !
Oui, je sais enfin manger avec des baguettes.
Non, je n'ai pas mangé de chien, enfin du moins pas consciemment
et NON je ne me suis absolument pas fondu dans la masse, désolééé de decevoir tout ceux qui m'appellent la chinoise, ou qu'on m'ont sortit des « bon retour dans ton pays » avant de partir !
Le mois est passé extrêmement vite.
Juste le temps d'aller voir la fameuse muraille de chine, de cracher mes poumons sur chacune de ses marches, de frôler l’évanouissement à chaque pas et de chanter « Comme un homme » à pleine voix au milieu de cette nature sauvage que j'attendais tant.
Merci la chine, je reviendrai c'est sur.