En Mai 2015, je me suis lancée dans un défi un peu foufou : Une course en Stop, comme dans Pékin Express.
J'étais en train de vivre un burn out totale dans mon école d'art, ne sachant pas si je voulais continuer ni quoi faire d'autres, je venais de quitter mon appartement et me retrouvais à squatter à droite à gauche... Le moral était au plus bas.
Et comme l'année dernière en arrêtant la fac, j'avais besoin de bouger. Et vite.
Je suis tombé sur une publication parlant de cette course sur la page Facebook "Voyageur(s) Solo(s) cherchant compagne/on(s) d'aventure!" (page que je vous conseille vivement d'ailleurs). Il suffit d'être étudiant et d'avoir un binôme pour s'inscrire. Alors j'ai foncé.
Organisée par l'EDHEC de Lille, "Ed Express" est une course qu'ils organisent tous les ans.
Une destination différente par an, une ville étape par jour, et surtout, un max de fun.
J'ai pris le "risque" de me mettre en binôme avec un ami d'une organisatrice qui était seul aussi, quelqu'un donc que je ne connaissais pas.
Nous étions un groupe de 40 participants et 13 organisateurs.
Le départ de la course fut donné à Lille, et c'était partit!
Tout les matins, les organisateurs nous rassemblaient pour nous donner le nom de la ville étape où nous devions nous retrouver le soir.
Nous étions en permanence joignable et en contact, car si en fin de journée nous nous retrouvions dans la merde (le risque du stop, tout est très imprévisible!!), une voiture balai venais nous chercher et nous rentrions avec 0pts. On avait donc plus peur de ne pas finir l'étape que d'arriver dernier :)
Pour l'aspect plus fun, nous avions également une liste de "défis" à accomplir pour gagner des points bonus. Faire chanter l'hymne belge ou faire danser la macarena à un conducteur, prendre un selfie avec un animal, prendre une photo à des endroits précis, se baigner dans un lac etc etc...
Les organisateurs avaient bien sur fais un taf de fou. La course est préparée dès le début de l'année. Dans chaque ville on nous proposais des activités, et bien sur, tout les soirs c'était la fête. (En même temps... Un groupe de 60 étudiants, fallait s'en douter!)
Premier jour :
Lille – (gent) - Bouillon (belgique)
La première étape fut assez catastrophique, les temps de prendre nos marques, de comprendre les lieux stratégiques pour faire du stop, les étapes à choisir etc... Nous nous sommes retrouvés bloqué plus de 3h sur une air de repos. Première grande frustration pour un premier jour de course !
Nous sommes montés dans 5 voitures avant de nous faire ramasser par la voiture balai... 0 points pour l'équipe :( En tout cas, l'endroit était magnifique. Complètement paumé mais remarquable. Nous passons la première soirée dans un grand bar/saloon gigantesque qui n'avait jamais du être autant animé que ce soir là:)
Deuxième jour :
Bouillon – (Luxembourg – Metz ) - Strasbourg
On repart ! Les étapes étaient plutôt longues mais nous ne perdions pas notre motivation, on dansait, chantait, avec des ballons récupérés au macdo. Nous sommes resté 2h au Luxembourg mais nos efforts on été payants : on a fait rire un couple et ils ont décidé de nous emmener jusqu'à Metz juste pour nous aider, parce qu'ils avaient le temps ! Le début s'annonçait bien puis.... Nous nous sommes retrouvés bloqués à Metz sous la pluie pendant plus de 4 heures. La pire ville. On était pas bien contents d'être retourné en France.. On a finit par finir l'étape en prenant plusieurs voitures sur des petits trajets, puis nous avons finit avec un allemand en grosse BM qui nous a posé devant l’hôtel. Je me souviens qu'on a sauté de joie en montant dans cette dernière voiture ! On était arrivés dernier mais on l'avait fait !:D On a mangé dans un méga resto où tout le monde a pu avaler une grosse flamenkuche.
Troisième jour :
Strasbourg – Konstanz
C'était l'anniversaire de Zac, mon coéquipier ! On a partagé nos voitures avec un autre binôme sur une bonne partie du chemin. On est resté bloqués pas mal de temps dans un bled allemand mais avec la motivation monté à bloc : Nous sommes arrivés au point de RDV dans les premiers ! Nous avons donc eu le temps de profiter du lac de Konstanz, de faire du pédalo tranquille et apprécier notre journée. Nous étions répartit dans deux auberges de jeunesse différentes, mais nous avons passé la soirée tous ensemble sur les bords du lac au tour d'un gros feu de camp.
(Je me souviendrai toujours de nos têtes quand un jeune qui nous a pris en stop ouvrit son coffre rempli de haches. Bucheron à à peine 20ans, ça surprend)
Quatrième jour :
Konstanz – Munich
NOTRE MEILLEURE ETAPE !
En 2 voitures nous étions arrivés ! En même temps, là bas on roule à 200km/h sans problèmes.. Le temps était magnifique, nous avons donc pris le temps de nous reposer au bord de l' Eisbach, la fameuse rivière artificielle où certains surfent, au parc « Englischer Garten ». Le temps de boire un verre sur les toits d'une université et nous nous sommes tous rejoins pour manger ensemble dans un restaurant dont je garde un excellent souvenir. Nous avons passé la soirée en boite, la nuit fut longue ;) Nous dormions dans une auberge bien catho. Je ne vous raconterai pas le carnage qu'il y a eu là bas. (et cette fameuse photo des toilettes....).
(Je me suis retrouvée à l’arrière d'une voiture avec une petite autrichienne de 3 ans, avec qui j'ai pu chanté la reine des neiges en français, pendant qu'elle, la chantait dans sa langue:) )
Cinquième jour :
Free time in Munich ! Le temps était affreux. On en a donc donc profité pour bieeeeen dormir pour rattraper le sommeil accumulé du début de semaine. On a finit par se bouger pour aller prendre un gros brunch et faire la visite de la ville, et faire un musée.
Sixième jour
Munich – Heligenblut
L'étape la plus ga-lè-re de la course. « Heiligenblut est une petite ville, ainsi qu’une station de ski, situées dans le nord-ouest du Land de Carinthie en Autriche. La commune communique sur le fait qu'il s'agirait du plus beau village d'Autriche». Mais pour y arriver, il faut y monter dans cette montagne, la Grossglockner. Mais nous l'avons fais. La traversée de l’Autriche fut agréable. Un couple de retraité nous a sauvé le vie à l'entrée du péage (péage indispensable pour atteindre le village, au doux prix de 40 euros). Ils nous ont même emmené admirer la vue à un panorama impressionnant que nous offres les montagnes autrichiennes. On était donc en tshirt au milieu de la neige, les aléas du voyage quand on ne sait pas où l'on va ! Ils nous ont déposés à notre auberge, nous sommes donc arrivés dans les premiers. Voir arriver tout court, la moitié des participants se sont retrouvés bloqués au péage à la tombée de la nuit ! Le village était en effet magnifique. J'en garderai un excellent souvenir, de l'endroit, comme de la soirée improbable que nous avons passé là bas.
Septième jour
Heiligenblut – Ljubljana
Dernier jour de stop. Le départ d'Heiligenblut fut chaotique, on avançait petit bout par petit bout. Ce fut la journée la pluie improbable, car nous pensions avoir finit notre étape avec Alex, un jeune autrichien, qui nous avait pris sur l'entrée d'autoroute pour Ljubljana. Nous étions déstressés, pas pressés et heureux d'avoir fini. Il nous a emmené nous baigné dans un petit lac, payé un coup chez lui, avant de reprendre la route... Avant que nous rendions compte que nous nous étions mal compris. Le conducteur allait à « vienna » et non « Ljubljana ». Ce quiproquo nous a donc fait perdre énormément de temps, nous pensions avoir définitivement perdu l'étape. Décevant pour un dernier jour de course. Mais une voiture pleine de footballers slovènes nous a sauvé la vie en nous reprenant et nous avons pu finir la route tant bien que mal. Voilà, arrivés. Fin de la course. 7/20 au classement final:) Ljubljana est une très petite capitale et très agréable et surtout festive : L'équipe du pays venait de gagner un match.
Nous avons passé la nuit en boite une nouvelle fois.
Huitième jour
Free time in Ljubljana ! Nous mangeons dans un petit restaurant parfait (« ROBBA » ).
Nous prenons un car pour aller au lac de bled, Situé en bordure orientale des Alpes juliennes dans le parc naturel du Triglav à 55 kilomètres du centre de la capitale. Nous montons jusqu'au château, nous baignons dans les eaux fraiches du lac. L'endroit est incroyable. Nous rentrons tardivement pour profiter de notre dernière soirée en Slovénie..
Neuvième jour
L'heure du retour, nous prenons un car jusqu'à Venise, puis un avion pour le retour en France. Etrange de se retrouver seule après cette semaine intensive en bonne compagnie.
Les étoiles encore plein la tête, je ne pense qu'à une seule chose : Refaire la course l'année prochaine !