La dernière semaine à la case :
Les efforts ont payé. C'est avec une grande fierté que je regarde ces bout de choux enfin dire « merci », « s'il te plait », « bonjour » et « aurevoir ». Qui l'aurait cru...
Après 3 semaines de travail acharné, je les surprend à vérifier que je ne les regardes pas avant de se frapper entre eux(c'est déjà ça!). Ils connaissent par cœur les chansons que j'ai rabâché tout les matins.. Ils m'hurlent des « baaanjouwr Weeendy » dès qu'ils me croisent. Un vrai bonheur.
L'animatrice traduit aux enfants que je suis sur le point de rentrer en France. Les enfants, qui ont sûrement prit l'habitude de voir aller et revenir de nombreux volontaires français, ne semblent pas montrer plus ample surprise ni tristesse...
EXCURSION TOURISME
Lundi : Nous partons donc pour la derniere semaine du mois en excursion à travers le sud ouest du Burkina. Fini la sécheresse du désert du sahel !
Avec un 4x4 et un chauffeur, nous commençons par le village de Tiébélé, regroupant les derniers vestiges de la culture Kassena. Nous decouvrons des constructions datant de plusieurs siecles, passons devant de nombreux arbres d'une taille incroyable, considérés comme « sacrés » et que nous n'avons donc pas pu prendre en photo. Les cases s’imbriquent les unes dans les autres, formant comme un labyrinthe. Elles sont couvertes de peintures magnifiques.
Nous passons aussi aux mines d'or, où une femme a prit le temps de me montrer chaque étapes nécessaires à la précieuse trouvaille... pour n'en retirer une légère poussière dorée. Nous nous sommes ensuite dirigés au grand marché du village, au milieu des arbres, nous nous offrons de nombreuses mangues, papaye et tomates pour le déjeuner du midi avant de poursuivre notre route jusqu'à Nazinga où nous passerons la nuit.
Mardi: Après une nuit absolument horrible passée à cause de la chaleur et sous des chauves souris et autres animaux et insectes bruyant, nous partons au petit matin à travers la réserve naturelle de Nazinga à la recherche des éléphants. Après plusieurs kilomètres, (et énormément de patience!), nous tombons sur une famille éléphant que nous avons pu approcher. Nous croisons sur notre route de nombreuses antilopes, des phacochères, un babouin.. Nous continuons notre route avant de subir notre première panne de véhicule. Et nous enchaînons sur 13h de route pour attendre Banfora.
Mercredi : Banfora est une ville très agréable. L’hôtel où nous dormons nous offre un confort non négligeable, comprenant piscine, climatisation et excellant restaurant. L'opposé de la veille! C'est donc en forme que nous commençons la journée par une petite randonnée aux pics de Sindou. Les roches en grès s’élèvent dans le ciel en longues cheminées sculptées par le vent, tordues, torturées. Cette premiere visite nous offre une vue saisissante sur un paysage africain verdoyant, que nous n'avions pas encore eu l'occasion de découvrir.
Nous poursuivons la journée par les cascades de Karfiguela. La route traverse des champs de canne à sucre et des rizieres, et aboutit à un tout petit village. A partir de là, on suit une très belle allée, bordée de kaïcedras et de manguiers plus que centenaires plantés du temps de la colonisation, de kapokiers et de papayers, jusqu'au pied des chutes. Une baignade dans leurs eaux fraiches bien apréciable, et nous repartons.
Nous subissons une seconde panne de véhicule et arrivons au Lac des hippopotames de Tengrela ... Malgré notre retard, le jeune piroguier nous prend en balade entre les nénuphars et les ajoncs sous une lumière rasante et colorée du plus bel effet.
Arrivés à l'autre bout du lac, voilà enfin les hippos qui se réveillent. Ils mettent leur tête en surface et soufflent bruyamment. Quelques beuglements impressionnants par leur puissance viennent troubler le calme paisible de l'endroit. Plus de mouvement et aucun bruit de notre part, nous observons. Quel spectacle ! Les têtes plongent, refont surface, les oreilles s'agitent pour évacuer l'eau. Puis, tout à coup, une tête monte très haut verticalement au-dessus de la surface et nous gratifie d'un immense bâillement.
De temps en temps nous entendons quelques beuglement au loin avec l'impression qu'ils sont près de nous. Le crépuscule approchant, nous revenons tranquillement au point de départ en mitraillant tantôt à contre-jour, tantôt en lumière de dos, ici des brindilles et leur reflets, là une fleur de nénuphar. Ce fût une première impressionnante pour moi, face à des animaux sauvages de grande taille. Malheureusement, faute à notre retard, les pécheurs ont commencé à tendre leurs filets et leur ligne de pêche. Nous nous retrouvons donc bloqués. La nuit étant tombée, nous sommes plongés dans une obscurité totale. La pirogue se rempliant peu à peu d'eau. Ma phobie de l'eau et des profondeurs prend le dessus.. Celle ci étant remplie d’anaconda et d'autres espèces peu aimables. Après une heure de combat acharnée entre notre guide, sa pagaie et les filets, nous revenons soulagés enfin sur la terre ferme, et rentrons à l’hôtel.
Jeudi : Nous quittons Banfora pour faire une alte à Bobo-Dioulasso, la deuxième plus grande ville du Burkina. Nous nous baladons au marché, où nous en profitons pour acheter des pagnes et de multiples souvenirs en tout genre. Le retard que nous avons pris étant considérable, nous rallongeons notre séjour d'une journée. Nous poursuivons donc notre route vers Boromo où nous dormons une nouvelle fois dans une réserve naturelle (mais sans les éléphants cette fois ci!).
Vendredi : Pour cette dernière journée, nous prenons la route en direction du lac aux caimens sacré de Sabou. Nous pouvons les voir de très prêt sur la berge. Pour les faire sortir de l’eau, les deux frères ont secoué un poulet vivant par les pattes ; vite, celui-ci a poussé de petits cris, signe pour tous les crocodiles en manque de chair fraîche qu’il y avait de la nourriture à proximité. Quelques secondes plus tard, plusieurs crêtes verdâtres émergeaient, évoluant lentement en direction du rivage. Au bout de deux minutes, une dixaine de crocodiles se trouvaient sur la terre ferme, à moins d’une dizaine de mètres de nous. On peut y prendre des photos avec les animaux et on peut même les chevaucher si on le souhaite…. Assez impressionnant. Je suis bien sure terrorisée et peu sereine au milieu de tout ces gros reptiles sortant un à un de l'eau... Le principe de cette visite me gène. Les crocodiles, « inoffensifs », semblent totalement assommés, et les touristes s'y approchent seulement le temps d'une photo.
Contents de nos clichés, nous revenons à Ouaga, notre point de départ !
Cette semaine fut pleines d'imprévus ce qui l'a rendue riche en émotions et en surprises. Nous nous sommes souvent retrouvés dans des situations embêtantes, due à la mentalité « il n'y a pas de prowblemes » des africains en général.. Mais bon, la capacité d'adaptation est indispensable, et surtout LA PATIENCE, qui sans elle, vous ferez vite peter les plombs.
Lors de notre dernier week-end à ouaga, nous tombons par hasard sur un festival ayant lieu devant la maison du peuple : le festival international des alliances et parentés à plaisanterie de Ouagadougou (FIAPPO), qui a des allures de fêtes de village en pleine été. Nous y rencontrons des gens avec qui nous enchangeons une bierre, un repas, une danse et nous y sommes revenus le lendemain. Un parfait dernier w-e avec une bonne ambiance de rencontre et de partage.
Bilan d'expérience :
Me voilà rentrée en France.
Ce premier voyage est loin d'être une mauvaise expérience. Partir en Afrique, dans la brousse totale m'aura permise de me rendre compte que je n'étais pas prête à partir plus d'un mois aussi loin. Ou pas seule en tout cas. Moi qui me pensait prête à partir faire le tour du monde ou un an au pair, je viens de légèrement changer d'avis....
J'ai eu la malchance de tomber sur une famille d'accueil peu agréable, et de tomber sur une ONG qui n'offrait aucun encadrement, et qui manquait cruellement d'organisation. Même pas un bilan de fin de séjour, aucun suivi, rien. Le choix d' Urgence Afrique (au burkina) est un choix que j'ai regretté chaque jour. Je conseille donc à tout le monde de prendre le temps, de se renseigner, et de ne pas foncer dans une ONG tête baissée.
Ce que je retiendrai de ce voyage, c'est le pays. Le burkina faso est un pays où l'on se sent vraiment bien, il y a énormément à voir, à faire, à découvrir. Le continent Africain regorge de merveilles, d'une culture épatante et d'un patrimoine qui vaut le coup d'oeil. Faire une coupure avec la vie et le confort occidental ne m'a fait que du bien. «Ici on a pas la richesse de l'argent, mais on a la richesse des gens » m'a t-on dit. En effet.
J'aimerai pouvoir remercier encore et encore toutes les personnes que j'ai pu croisé, qui m'ont aidé, guidée, avec qui j'ai pu rire, et même pleurer. Toutes ces gens d'une générosité incroyable, d'une gentillesse inégalable. Ils m’ont permis de grandir, de prendre confiance en moi, en ce que je valais. Les personnes avec qui j'ai pu tisser des liens forts en si peu de temps. L'humanité est fondamentalement faite de rencontres, dit-on. Celles que j'ai pu faire au Burkina ont reelement fait de ce voyage une expérience inégalable, et je ne peux que conseiller à chacun de tenter l'aventure!
Je reviens donc la tête pleine de souvenir, et avec pleins de nouveau projets. Ma soif de découverte et de voyage n'a fait qu'être accentuée !