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Burkina Faso ( début séjour)


Arrivée et vie à Ouagadougou le week-end

Après des au revoir éprouvants à l’aéroport, le trajet de 8h environ s’est bien déroulé. Mis à part peut être le moment à Paris CDG où je me suis retrouvée en panique ne voyant pas ma valise sur le tapis déroulant, avant que l’on m’explique que les bagages nous suivent automatiquement pendant les correspondances..

Entre les films dans l’avion et les nombreuses somnolences causées par la nuit passée, je n’ai pas vu le temps passer. Coté hublot, j’ai pu apercevoir les îles canaries mais aussi les grandes étendues de désert dès que l’avion s’est approché du continent africain.

Après une dernière escale au Niger, l’avion a atterrie avec une heure d’avance à Ouagadougou, la capitale du Burkina. En arrivant, je me suis retrouvée à devoir remplir un tas de papier pour la prévention les risques concernant le virus Ebola, et j’ai eu la chance d’être retenue pas mal de temps car je n’avais pas de numéro à inscrire ne connaissant que le nom du village où ma mission allait se dérouler… Après avoir réussi à leur faire comprendre que je venais dans le cadre d’une ONG, je me suis dirigé vers la sortie de l’aéroport où quelqu’un devait venir me chercher.. Mais il n’y avait personne. Alors imaginez, vous retrouvez en Afrique seule, et se retrouver à attendre plus de 3h sans nouvelles ni explications, ni aucun moyen de joindre qui que ce soit, ce fut un très bon début !

Heureusement, un jeune burkinabé qui tenant un kiosque de vente dans l’aéroport et qui parlait français m’a prise « sous son aile » et ont a su faire passer le temps en discutant, ce qui m’a permit d’apprendre que mon prénom était courant ici, « Wende » signifiant « dieu » (et par la suite j’ai pu en effet constater que la plupart des petits commerces portent ce nom). J’ai finis par réussir à contacter une personne de l’ONG aussi surprise que moi d’apprendre que personne n’était là à mon arrivée. Après tant d’attente, je fis donc la rencontre de Charly, un membre de l’ONG et de Phillippe, le volontaire d’une cinquantaine d’année arrivé la veille, avec qui j’allais passer tout le mois de Mars.

Enfin soulagée et déstressée, c’est un drôle de « taxi » qui nous amené jusqu’à la « villa » (on appelle villa tout bâtiment possédant plus de 4 murs ici en fait..) Nous entamons la traversée de Ouagadougou. Le spectacle était étonnamment fascinant. Les routes sont remplies de scooters ou de motos avec des chargements totalement insolites, valant comme surnom à la ville « Ouagadeuxroues », les habitants ne portent pas de casques, et le conducteur de taxi semble ignorer totalement l’usage des feux et du code de la route. Autour de l’unique route, « le goudron », il y a une multitude de commerces en tout genre. Nous sommes très surpris de voir que les détritus et les morceaux de sac poubelles parsèment les sols… rendant comparable tout le pays à une poubelle géante.

La villa de la capitale est très confortable, douches, sanitaires, frigo, lits et courant, et même un accès à internet. On y a posé nos affaires puis nous avons profité de la soirée pour aller se balader dans les alentours pour aller boire une bière. (à tout les amateurs de bière, ici elles sont à 1€ en 65ml..). Les enfants viennent nous serrer la main. On se sent plutôt mal à l’aise, dévisagé, longuement observé.. Nous nous sommes pris un plateau de poulet, servit coupé en entier, ce qui m’a valut la bonne surprise de me retrouver avec la tête de celui-ci dans la main.

Le week end nous sommes en « temps libre », nous retournons donc à Ouaga chaque week-end pour nous offrir le bonheur d’une douche et de l’eau fraiche..

A Ouaga, grâce à Corrine (que je présente ci dessous), nous faisons les marchés, nous faisons du tourisme pur, nous profitons des piscines des hotels et des petits restaurants.

Le premier w-e, nous avons profité du Fespaco (festival de cinéma) pour aller voir un film à L'Institut Française.

La vie à Ouaga est vraiment appréciable. Nous sommes en temps libre, donc nous vaguons un peu partout, et rencontrons plein de gens incroyablement gentils et chaleureux. Le « pays des hommes intègrent » porte vraiment bien son nom. Nous avons finis le 2éme w-e dernier sur un petit restaurant européen pour fêter la journée de la femme du 8 mars, qui est ici bien plus importante qu’en France !

Arrivée et vie à Niou la semaine

Après 2h d’attente pour prendre un bus, nous comprenant très vite que la ponctualité est loin d’être maitre mot ici. Nous montons dans une sorte de bus-épave qui nous amènera jusqu’au village, à 2h de route de la capitale. A chaque arrêt du bus, des femmes se ruent vers les fenetres de celui-ci pour nous tendre des gâteaux, du pain, et d’autres choses à vendre, ce qui est assez surprenant.

L’arrivée à Niou : Le contraste avec la capitale est énorme. Niou est un tout petit village assez étendue, dans la brousse ( = campagne). L’endroit où nous dormons est loin du confort que nous offre la villa à Ouaga. Ici, les sanitaires et les douches n’existent pas. Nous nous entraidons pour nous laver au seau, avec l’eau que nous allons chercher au puits auparavant, ce qui n’est pas si mal en soit. La journée, la chaleur est étouffante. J’ai eu la chance de chopper une insolation dès le premier jour, ce qui ne m’a pas aidée à m’adapter au dépaysement. Les personnes que nous croisons nous hurle des « Bonne arrivée », des enfants viennent nous demander nos prénoms et nous prenne la main. J’entends aussi des « Nassara ! nassara ! » qui signifie « homme blanc ». Nous faisons la connaissance de Pouspoko et sa famille, qui nous accueillera pour tout les repas. Nous goutons au plat typique le « to », qui est une pate de mais qu’ils accompagnent d’un mélange de légumes. Ici, tout le monde mange à la main. Nous sommes aussi surpris par les quantités astronomiques de nourritures que les enfants engloutissent.

Il y a pas un centimètre de goudron au village, la poussière est envahissante, les enfants jouent dans les détritus et la poussière et semblent donc tous très sales d’apparence. Nous avons fait le tour du village en passant par la « mairie » et la « préfecture » pour signaler notre arrivée. Au coucher du soleil, la température devient agréable. Entre eux, les burkinabés parlent le Maoré, langue qui nous est totalement incompréhensible. On se retrouve généralement à les écouter comme un fond musicale, même si on aimerait pouvoir comprendre de quoi ils parlent.. Loin de toute pollution, Le ciel la nuit est magnifique, parsemés d’étoiles.. La vie dans ce village est paisible. Le calme qui y règne est impressionnant. Le dépaysement est donc total. Nous sommes loin en effet du stress de la vie occidentale, on se sent bien. Nous ne courrons pas après le temps…

Mais la première nuit au village est un cauchemars, nous sommes réveillé plusieurs fois par d’innombrables cris d’animaux, et par la prière diffusée dans la village aux alentours de 5h du matin ; le tout produisant un vacarme phénoménale (dieu si tu m’entend, fais moi parvenir des boules quies !!).

Nous avons sympathisé avec le proviseur et le reste du personnel du lycée, avec qui nous nous retrouvons autour d’une bière chaque soirs « chez patrice », le « bar » du village, en écoutant du Bob Marley ce qui permet de terminer la journée tout en douceur dans une superbe ambiance. Ce sont des hommes incroyablement gentils et plein d’humour. (je me souviendrai toujours de ma cérémonie organisé pour ma « last cigarette of my life » par mes « papas » !)

A partir du moment où nous faisons le premier pas vers les gens, ceux-ci deviennent très sympathiques et nous parles facilement. Au fil des jours, nous rencontrons donc plusieurs personnes, que ce soit au lycée ou dans les petits commerces.

Par hasard, nous faisons la rencontre de Corine, une française d’une cinquantaine d’année qui est partie avec Urgence Afrique des années auparavant. Insatisfaite de l’ONG et des conditions dans les quelles elle a vécu sa mission, elle a décidé de revenir par ses propres moyens pour y fonder sa propre association. Nous la retrouvons donc régulièrement, et nous avons même organisé une excursion de 5jours pour visiter tout ce qu’il y a au Burkina en 4x4 avec elle, son mari et deux françaises qui les rejoignent pendant les vacances scolaires .

Le bémol : Voir un enfant se faire battre par sa mère. Scène d’une violence insoutenable. La violence est partout ici, et j’ai vraiment du mal à m’y habituer. Il y a des enfants attachants et adorables qui n’ont jamais connue la tendresse, les caresses. Moralement, c’est dur de se dire que nous ne pouvons rien changer.

Le travail à la case des touts petits :

La première journée à la case est extrêmement difficile. Je me retrouve avec un groupe de plus de 30 enfants à charge, avec une animatrice qui semble dépassée et qui m’a très vite laissée me débrouiller. Les enfants vadrouillent seuls, ne préviennent pas leur parents quand ils partent et les parents ne semble pas surprit quand ils reviennent, me laissant clairement l’impression qu’ils s’en débarrassent. Les enfants, âgés de 4 à 6 ans, sont extrêmement turbulents et ne comprennent pas le Français. Je commence à découvrir les difficultés de la barrière de la langue. La case est en fait une sorte de centre de loisirs/école. Je comprends très vite que le travail à fournir ici ne sera pas de tout repos. Après une journée incroyablement fatigante, je décide de tout prendre en main, de créer une journée type pour que les enfants ait des repères, de faire des semaines à thèmes, d’instaurer des règles de bases et de proposer à l’animatrice de faire des groupes, ce qui nous faciliterait la tâche. Je me retrouve à vraiment subir le sous effectif, n’appréciant guère le manque d’organisation… Le travail à la case est donc du travail à part entière. J’oscille en permanence entre les moments de faiblesses où j’arrive difficilement à les intéresser ou à me faire comprendre, et les moments de pur bonheur quand ces trente enfants me regardent de leurs yeux ébahis, les oreilles grandes ouvertes, prêt à la découverte.

Nous avons dépassé les 46 degrés cette semaine. Deux animatrices travaillent à la case, et permutent donc une semaine sur deux. Cette semaine, j’ai eu donc la chance de me retrouver avec Zenabo, qui

Contrairement à Bibata la semaine dernière, Zenabo rend le travail beaucoup plus facile et agréable. Nous communiquons facilement, elle traduit mes propositions de jeux et d’activités, elle sait se faire respecter des enfants. La deuxieme semaine fut donc bien meilleure que la précédente. J’ai même réussie à instaurer un temps calme ou de sieste pour l’après midi (qui n’est que sur un créneau de 15h à 16h30) ce qui rend la journée plus agréable pour tout le monde. En revanche, j’ai vite compris que l’éducation ici est basée sur les coups, l’usage de la violence. Etant blanche et étrangère, les enfants savent très bien que je ne lèverai pas la main sur eux, et certains profitent donc énormément de mon manque de menaces, et de mon incapacité à imposer des règles et des punitions en conséquences dans une langue qu’ils ne comprennent pas. Le problème, c’est qu’avec le peu de matériel que nous disposons et le local bien trop petit pour accueillir 30 enfants et la température qui rend les jeux extérieurs impossibles, les matinées sont très très longues et finissent par un peu toutes se ressembler.

En dehors de la case, nous prenons l’habitude de rejoindre Corinne au « bar » où nous retrouvons le personnel du lycée avec qui nous avons vraiment sympathisé. Mon statut de «petite jeune » blanche du village fait que tout le monde essaye de prendre soin de moi, ce qui est finalement plutôt appréciable, et qui m’a valut un bon nombre de petits cadeaux en tout genre.. On m’a d’ailleurs baptisée de mon nouveau nom africain « Pougneere » ("jolie fille", très flatteur en effet..).

Le "probleme" du rythme "africain", c'est que l'heure n'existe pas. Cela peut sembler positif au premier abord, mais lorsqu'on se retrouve à poirauter plusieurs heures, ou qu'on apprend au dernier moment que le lendemain est un jour ferié, il faut savoir s'adapter.. Le rythme africain est un rythme lent semblable à la paresse et il faut s'y habituer.

Soutien Scolaire

Quand j’estime pouvoir me le permettre, je rejoins Philipe au Lycée départementale pour assister aux cours afin d’aider les jeunes de terminale à préparer le Bac. En classe, l’ambiance est vraiment différente qu’en France. Les élèves, quelques soit leur âge, nourrissent une véritable soif d’apprendre impressionnante. Ils sont volontaires et motivés.

Je me suis retrouvée à donner un cours de soutien en Français à un petit groupe de lycéen de terminal. Moi qui n’ai jamais été à l’aise quand il s’agit de m’exprimer devant des gens… les 2h se sont vraiment bien passées. Je pense que c’est une expérience à renouveler !

Le soir chez Pouspoko, après le diner, nous prenons un énorme plaisir à aider les petites dans leurs devoirs, qu’elles ne font qu’âpres avoir effectués toutes les taches que leur impose leur grand-mère. Ce sont des moments calmes, agréables et que nous voudront raté pour rien au monde.

Les insectes et animaux en tout genre :

A Niou, on ne croise que des animaux tels que des chèvres, des ânes, des poules… Tout ce qui est très vite choppé et grillé au barbecue. Rien de très surprenants. Première fois cette semaine d'ailleurs que je me suis retrouvée à manger un animal que j'ai vu "vivre" auparavent.

Il y a aussi de nombreux petits reptiles semblables aux iguanes qu’on retrouve un peu (trop) partout. Nous croisons également de nombreux cafard d'une taille épatante.

Et pour ceux qui ont connaissance de ma grande arachnophobie, sachez que pas plus tard qu’hier, je me suis retrouvée face à une espèce mutante de mygale croisée avec un scorpion. Impossible de trouver le nom de ce fruit du démon. J’ai donc trouvé une nouvelle phobie.

A Ouaga, nous vivons en cohabitation avec de nombreux « geckos », une sorte de gros lézards transparents qui tapissent les murs. Ils sont totalement inoffensifs, mais m’ont valu deux trois éclats de voix lorsque que j’en ai vu sortir pas mal d’un seul coup en ouvrant une porte.

Bilan des deux premieres semaines :

Le premiere fut vraiment difficile. Nous découvrons très vite que nous avons finalement été parachutés en pleine brousse sans rôles définies. Nous ne sommes pas du tout encadrés par l’association, et sommes très vite déçus et surpris par l’absence d’organisation de notre mission. L’animatrice de la case n’était pas au courant de ma venue, le proviseur du lycée non plus. « On viendrait ou pas, ils s’en foutent » avons-nous pensé. Nous avons très vite pris conscience que si nous voulions vivre quelque chose un minimum intéressant et enrichissant, nous devions faire les choses par nous même, prendre les devants, prendre des initiatives, et vivre nos vies de notre coté. L’Ong nous offrant seulement un logement. Nous nous sommes alors fait notre propre programme sans l’avis de personne. J’ai donc décidé d’écourter mon séjour en ne restant qu'un mois, tant pis pour les frais enjendrés, estimant ne pas pouvoir apprécier celui sur une si longue durée, mais pas comme un abandon, vraiment comme une prise de conscience, ce qui me permettra de vivre ce mois unique à 100% quitte à le trouver trop court, et non pas en subissant les jours. Nous pensions venir là pour se sentir utile, or, tout diffère de nos attentes communes.

J’ai eu la chance de tomber sur Philipe comme partenaire de mission. Malgré notre écart d’âge, nous sommes sur la même longueur d’onde, nous partageons les mêmes points de vue et avons de nombreux points communs. C’est un réel soutien.

En attendant, à la semaine prochaine !

*Bilfou !


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